CLMO/DERMATEC : une réponse aux besoins d’interactions produits cosmétiques/laser
Quel est votre parcours et votre rôle au sein du CLMO ?
Bonjour, Didier PÉGOUD, cofondateur du Centre Laser Médical Ouest dont le sigle est CLMO. Nous avons créé le centre en 2006 avec le Dr Élisabeth NARJOUX. À titre personnel, j'ai un double parcours à la fois médical et industriel et plus particulièrement dans la partie médecine technique qui m'a amené à m'orienter vers le secteur du laser dermatologique à la fois par la création de centres et par la pratique de ces techniques.
Pourquoi le CLMO ?
L'idée du CLMO est née du fait que l'augmentation du nombre de machines, du nombre de traitements possibles dans le domaine dermatologique avec l'utilisation du laser nécessitait la mise en commun de moyens et non plus d'avoir une seule machine tout seul dans son cabinet. La deuxième chose c'est qu'un médecin tout seul a du mal à progresser, il a besoin d'échanges avec ses confrères pour une bonne pratique. Le fait de travailler en groupe amène une amélioration de la pratique médicale. Ce sont les idées principales de départ. Nous avons créé le premier centre à Tassin-la-Demi-Lune en partant avec 4 machines et une petite structure. Petit à petit la structure a augmenté car le nombre de confrères a augmenté : d'une dizaine à une quarantaine. On est parti de 4 machines et le centre de Tassin est aujourd'hui équipé de 15 machines avec des machines extrêmement sophistiquées, des machines de pointe comme une machine pour les détatouage et le traitement pigmentaire avec des lasers en picosecondes dont le Picosure de la société Cynosure dont seule une dizaine de centres sont équipés en France. Le parcours s'est ensuite développé par la demande de création de nouveaux centres pour dupliquer le modèle à Aix-en-Provence, deuxième centre créé. Puis, nous avons repris un centre existant qui était l'ancien de Monplaisir à Lyon qui est devenu le CLMO Natecia et le dernier né est le centre de Saint-Etienne, le CLMO du Forez. Chacun de ces centres fédère entre 10 et 20 médecins.
Quels sont les usages du laser ?
Le terme laser dermatologique englobe beaucoup de traitements à la fois sur le plan médical et à la fois sur le plan esthétique. Sur le plan médical on retrouve bien sûr tous les traitements de l'hyper pilosité, les traitements vasculaires comme le traitement des angiomes plan, des couperoses, des varicosités mais aussi jusqu'au traitement de petites chirurgies dermatologiques, des ongles incarnés, des verrues, qui sont beaucoup plus médicaux. Sur le plan esthétique là aussi de nombreux traitements sont possibles sur le plan pilosité mais aussi sur tout l'angle du photorajeunissement. À la fois sous l'angle du relâchement cutané que des rides, ridules, texture de peau… Nous avons aujourd'hui énormément d'outils à notre disposition pour couvrir tous ces aspects-là.
Les traitements médicaux représentent aussi une grande part de l'activité notamment sous l'angle du traitement des cicatrices, des vergetures... Nous traitons de plus en plus les cicatrices dès la phase de cicatrisation initiale, ce qui n'était pas le cas il y a une dizaine d'années. Ce qui explique que le champ du laser s'élargit considérablement sur le plan médical et que le futur va apporter de nombreuses évolutions dans la prise en charge des suites opératoires.
Concernant les traitements esthétiques, l'une des évolutions majeures ces dernières années est l'évolution dans le domaine du détatouage. On assiste de plus en plus à un phénomène d'augmentation du tatouage dans la population mais parallèlement nous estimons, dans les études réalisées aux États-Unis, qu'environ 10% des patients vont regretter leur tatouage. Nous avons de plus en plus d'outils à notre disposition pour enlever les tatouages, sans cicatrices. Et nous avons aussi la possibilité aujourd’hui d'enlever quasi toutes les couleurs de tatouage y compris le vert et le bleu turquoise mais avec des machines extrêmement spécialisées et coûteuses ce qui explique pourquoi peu de structures sont capables de s'équiper de ces nouvelles technologies.
Comment est née la synergie CLMO-DERMATEC ?
Dans le cadre du développement du groupe CLMO est apparu assez vite des besoins sur le plan de la formation, formation médicale à l'utilisation des lasers, formation aussi aux échanges de bonnes pratiques. Même s'il y a de nombreux congrès, le fait de pouvoir échanger sur un cas concret au fil de l'eau est très important. Le troisième point concerne les études cliniques car on s'est rendu compte que sur le plan européen et français il n'y avait pas de structures mixtes de centre laser et de structure d'études cliniques pour avoir la capacité d'optimiser nos traitements. D'où cette idée de rapprochement avec la société DERMATEC qui s'est présentée presque naturellement sur des besoins d'études d'interactions entre des produits cosmétiques et du laser.
Quels sont les objectifs de la synergie CLMO-DERMATEC ?
Sans être exhaustif sur l'ensemble des synergies possibles entre la société DERMATEC et le groupe CLMO il nous est apparu très vite que ce partenariat pouvait nous permettre de nous améliorer à la fois dans la pratique de l'utilisation des lasers par la capacité à analyser, à prendre des mesures post-acte et à les traiter derrière via des outils statistiques. Mais la possibilité aussi de faire des mesures préalables, de faire des diagnostics sur la peau pour pouvoir estimer et prédire quel type de traitement sera le mieux adapter à chaque personne. Par ailleurs, l'utilisation de produits cosmétiques post-acte peut présenter un intérêt à la fois dans l'amélioration des suites d'actes mais aussi sur la possibilité dans le futur de favoriser la pénétration de certains principes actifs à l'aide de laser.
Dans nos traitements lasers depuis de nombreuses années nous était apparu que la prise de mesures, à commencer par des prises de photos, avant le traitement et après les traitements ou à chaque traitement, nous paraissait importante mais nous nous sommes rendu compte de la limite de la qualité de nos prises de mesure.
La prise de mesure à la fois sur le plan photographique ou d'autres types de mesure nécessite une telle précision qu'il faut une équipe spécialisée d'assistantes pour ces prises de mesure et des locaux dédiés à ce type de mesure. Le partenariat avec DERMATEC s'est imposé comme une nécessité si on veut atteindre une qualité à la hauteur de nos espérances sur le plan scientifique.
L'évolution des technologies ces 20 dernières années dans le domaine des lasers médicaux et techniques apparentées, puisqu'on peut aussi parler de radio fréquence, d'ultrasons focalisés, de nombreuses techniques, sont aujourd'hui à la disposition des médecins mais il est difficile de savoir quel est le meilleur outil à un instant T donné. Et l'expérience du médecin prime aujourd'hui sur l'utilisation de telle ou telle machine sans avoir forcément d'études préalables qui permettraient de nous orienter voire d'établir des protocoles. Une des idées avec DERMATEC est de mettre en place un centre de diagnostic de vieillissement cutané pour mieux analyser toutes les caractéristiques de la peau à des fins d'établir des protocoles associant à la fois des lasers médicaux, de la lumière médicale, d'autres techniques voire des injectables, des cosmétiques et ensuite de pouvoir effectuer un suivi des patients dans la durée.
Nos besoins dans la qualité des traitements laser fait apparaitre de plus en plus un besoin d'échanges, de partages, voire d'analyses et de mesures qui doivent être réalisés dans un centre mais probablement sous un aspect un peu multicentrique avec des partenaires qui maîtrisent à la fois les mesures et à la fois les méthodes d'analyses, de synthèses pour avoir les résultats les plus efficients pour les patients.
Le constat des besoins d'études cliniques multicentriques est partagé par les sociétés savantes comme la société française des lasers médicaux (SFLM) ou le groupe laser de la SFD (Société française de dermatologie) et ouvre des perspectives de partenariats et de synergies bien au-delà du CLMO et de DERMATEC.
> Découvrez également l'interview d'Agnès LAVOIX : DERMATEC/CLMO : un partenariat né des complémentarités laser-cosmétiques